La douleur du cycliste
Mercredi dernier avec le CCMM, j’en ai pris pour mon rhume sur le chemin North. L’exercice était les Sprint en montée, excellent pour les athlètes qui ont un bon cardio et de bons mollets, ce qui n’est plus tout à fait mon cas. J’ai été largué par le groupe dès la première côte. Malgré le peloton qui s’éloignait à chacun de mes coups de pédale je n’ai pas abandonné. Plutôt que de simplement me rendre en haut, je m’efforçais de pousser un maximum de watt pour tenter de réussir cet exercice. Mais après la deuxième montée je ne les avait toujours pas rattrapé. Il faisait chaud, dans les 30 degrés avec l'humidex.
L’avantage de faire partie du peloton est de profiter de l’effet d’aspiration du groupe en mouvement. Seul, on fait fasse aux éléments en solitaire. Le peloton nous permet de récupérer après un effort intense. On dépense moins d’énergie à l’arrière qu’à l’avant du groupe. Le premier cycliste coupe le vent et donne le rythme pour les autres, le deuxième profite de cet écran et la sensation de résistance est moins grande. C’est donc dire que le dernier du groupe est assis au salon :) Afin de ne pas se fatiguer, on fait des rotations en peloton. Après quelques km, le premier laisse la place de tête au deuxième et se rend à l’arrière, s’asseoir au salon.
Étant donc seul à pédaler loin derrière le groupe, je commençais à m’épuiser mais surtout à me décourager. Oui la douleur dans les jambes était présente, en plus d’être accompagnée par une crampe à l’estomac que même les jujubes n’arrivaient pas à soulager. Mais c’est mon montra qui n’y était plus, j’étais fâché contre moi-même de ne pas être assez en bonne forme physique pour faire partie de la gang. Je me chicanais tout seul !
Mais avec Club, le vélo est un sport d’équipe plutôt qu’une simple souffrance individuelle. Le grand Hugues, notre leader suprême, a rebroussé chemin pour venir me chercher. En m’accrochant à sa roue, en roulant à environ 10 cm derrière lui, il m’a permis d’augmenter tranquillement la vitesse jusqu’à 34 km/h. J’ai repris mes esprits et surtout confiance en moi. Et nous avons rattraper le groupe.
Nous sommes donc arrivés tous ensemble à la croisé du chemin des Pères de Saint-Benoit du Lac pour se rendre jusqu’à la Baie, aux abords du Lac Memphrémagog. Nous avons rebroussé chemin en direction de Magog en profitant du magnifique coucher de soleil sur les montagnes.
Revenu au camp de base, j’avais la satisfaction d’avoir dépassé mes limites, d’être allé là où mon vélo n’avais jamais posé ses roues, en territoire béni, et de prendre un bonne bière froide avec mes coéquipiers. Alors la prochaine fois que je trainerai derrière dans la côte, les seuls mots que j’aurai en tête seront : Allez Pou Pou ! Tu es capable !!